Pendant la seconde guerre mondiale, en 1944, Le ciel est à vous sort dans les salles de cinéma françaises. Jean Grémillon met en scène dans ce film les aventures aéronautiques de Thérèse Gauthier. Le réalisateur s’inspire très fortement de l’histoire d’Andrée Dupeyron qui, 6 ans auparavant, a établi le record féminin de distance en ligne droite sans escale. EMH a décidé de revenir sur la vie peu connue d’Andrée Dupeyron qui a marqué l’histoire en montrant à tous que l’aviation n’est pas qu’une affaire d’hommes.
L’histoire d’une passionnée
Rien ne prédestinait Andrée Dupeyron née Mailho à devenir aviatrice. Andrée Dupeyron est née dans une famille pauvre à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne le 19 octobre 1902. Son père meurt lors de la première guerre mondiale. A 14 ans, Andrée Dupeyron devient « munitionnette » et participe à l’effort de guerre dans une usine d’armement. Elle épouse à la fin de la première guerre mondiale Gustave Dupeyron mécanicien et passionné d’aviation. Le couple s’installe à Mont-de-Marsan dans les Landes et y ouvrent un garage. Rapidement, le virus de l’aviation touche Andrée, elle obtient son brevet de pilote en 1933 et participe à de nombreux rallyes aériens.
Un record avec quelques turbulences…
C’est en 1938 qu’Andrée Dupeyron écrit l’histoire de l’aviation française en établissant le record féminin de distance en ligne droite en reliant Oran en Algérie à Tel el Aham en Irak (4360 km). Andrée Dupeyron a failli perdre la vie lors de l’établissement de ce record. Après 25 heures de vol, Andrée Dupeyron se pose dans le désert irakien alors qu’elle devait initialement rejoindre Bassora, deuxième ville irakienne. Pendant 2 jours, Andrée Dupeyron survit dans le désert avec seulement quelques litres d’eau. Elle est finalement sauvée par deux caravaniers.
A son retour en France, Andrée Dupeyron est célébrée pour son exploit et les Français lui donnent le surnom affectif de « mère de famille volante ».
L’histoire d’une aviatrice engagée
Avant l’éclatement de la première guerre mondiale, Andrée Dupeyron s’engage dans la promotion de l’aviation dans les milieux populaire en rejoignant avec son mari le club de l’aviation populaire des Landes crée en 1936 par le Front Populaire.
En 1939, Andrée Dupeyron s’engage dans l’armée. Suite à la défaite française elle est démobilisée mais elle rejoint la Résistance et est pilote pour les forces aériennes françaises libres. Après la guerre, Andrée intègre le corps de pilotes militaires féminins crée par Charles Tillon, ministre de l’Air dans le premier gouvernement Charles de Gaulle, en 1944. Malheureusement, suite à un accident qui entraine la mort d’une aviatrice, le premier corps de pilote militaires féminins est dissout deux ans après sa création. Il faudra attendre 1982 pour que l’armée de l’air recrute à nouveau des pilotes féminins.
Andrée Dupeyron est aujourd’hui honorée à Lyon où une rue porte son nom et dans sa ville de cœur, Mont-de-Marsan où un gymnase porte son nom.
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