Revenu d'Italie, le général Bonaparte ne va pas tarder à repartir en campagne, cette fois-ci hors de l'Europe : en Egypte. L'objectif est de frapper la puissance anglaise loin de ses côtes. Charles nous raconte la première partie de cette campagne d'Égypte (1798-1801).
Le général Bonaparte au Caire par Jean-Léon Gérôme (1863), ©wikipedia
Rentré d'Italie en décembre 1797, Bonaparte fait une entrée triomphale dans Paris. Il est même ému à l'Institut de France pour remplacer Carnot. Alors qu'il lui est proposé de prendre la tête d'une expédition en Angleterre qu'il juge hasardeuse, Bonaparte préfère se tourner vers l'Orient. Il souhaite frapper l'Angleterre au cœur, en affaiblissant sa puissance commerciale, par la capture de l'Egypte et ainsi bloquer la route des Indes. Napoléon se rêve en Alexandre.
Le Directoire accepte bien volontiers cette nomination qui éloigne de Paris ce général devenu trop populaire. Le 19 mai 1798 Napoléon quitte Toulon à la tête de 30 000 hommes, la chance lui sourit parce que la flotte française échappe à celle de l'amiral britannique Horatio Nelson.
Les Français s'emparent de Malte en juin 1798 et le 2 juillet débarquent à Marabout en Egypte. Le pays, bien qu'il fasse partie de l'Empire ottoman, est gouverné par les mamelouks.
Après s'être emparé sans trop de peine d'Alexandrie, Napoléon conduit son armée jusqu'aux pyramides de Gizeh où il remporte le 21 juillet 1798 l'une des batailles les plus célèbres de l'Histoire.
Le Général Bonaparte et son état-major en Égypte, Jean-Léon Gérôme (1867), ©wikipedia
Malgré une chaleur épuisante, harcelé dans leur progression par quelques contingents mamelouks, l'armée française se positionne pour faire face à l'impitoyable charge des cavaliers mamelouks.
La Bataille des Pyramides par Louis-François Jeune(1808), collection du Château de Versailles, ©wikipedia
S'appuyant sur le talentueux général Desaix, Napoléon fait former à ses troupes les carrés d'infanterie, avec au centre les bagages et aux angles les pièces d'artillerie. Les mamelouks de Mourad Bey, le commandant ennemi, sont taillés en pièce. Alors que les troupes françaises perdent 29 hommes et moins de 300 blessés, les mamelouks perdent plusieurs milliers de cavaliers. Selon la légende Napoléon aurait dit à ses soldats pendant la bataille : "Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent".
Alors que Napoléon entre en vainqueur au Caire, l'Armée d'Orient subit un cuisant revers car l'amiral Nelson a réussi à retrouver la flotte de l'amiral français Brueys dans la rade d'Aboukir. La flotte française est presque entièrement envoyée par le fond les 1 et 2 août 1798, Brueys y laisse la vie. Bonaparte bien que maître de l'Egypte est privé de sa flotte, cette situation forge alors une expression depuis entrée dans l'Histoire, "il est prisonnier de sa conquête". Pis encore l'Empire Ottoman profite de cette opportunité pour déclarer la guerre à la France.
Napoléon ne s'avoue pas vaincu. Il administre l'Egypte, charge les scientifiques qu'il a emmenés de France de percer les mystères de l'Egypte antique (comme le mythique canal des pharaons et crée l'Institut d'Egypte. Mais le Caire se soulève le 21 octobre 1798, les pertes françaises s'élèvent à 800 hommes dont le général Dupuy et l'aide de camp préféré de Bonaparte, le polonais Joseph Sulkowsi. Napoléon écrase férocement la révolte, faisant plus de 5000 morts parmi les insurgés.
Bonaparte devant le Sphinx de Jean-Léon Gérôme 1867-1868, ©wikipedia
Au printemps 1799 il réussit à projeter ses forces vers la Syrie, avec une vitesse d'exécution qui prend de court les Ottomans. El-Arich, Gaza, Jaffa et Nazareth sont prises mais dans le même temps la peste frappe durement les troupes françaises. Le gros des troupes françaises assiégeant Saint-Jean d'Acre, Napoléon ne peut réunir que 4000 hommes pour affronter les forces d'Abdallah Pacha au Mont-Thabor, six fois plus nombreuses. Napoléon remporte toutefois une éclatante victoire mais apprend au même moment qu'une armée ottomane est sur le point de débarquer à Aboukir.
Pour découvrir le deuxième et dernier volet consacré à la campagne d'Egypte cliquez ici pour découvrir notre format Instagram : La campagne d'Egypte : d'Aboukir au départ d'Egypte et le retour à Paris.
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